Ce cavalier King Charles qui votait pour l'Europe.
Ce week-end, je garde un chien. J’ai toujours rêvé d’en avoir un. Pas lui, de m’avoir. Pourtant, il me regarde avec des yeux qui disent : elle revient quand maman ? Je lui réponds que c’est demain. Mais il ne cesse de m’observer avec les mêmes yeux suppliants. Alors je lui parle, il me parle, on se grogne, se truffe, se pourlèche, se caresse. Et puis on sort. Lui met sa laisse, laisse aller, c’est une valse… J’envoie mon singe se promener ailleurs. Après tout, il ne m’appartient plus, juste à ses lecteurs.
Dehors, il flotte. Des SMS, des appels sur mon portable. Un seul pour me dire qu’il ne fallait pas dire, me parler « d’amitié ». Ces « amis » portent aujourd’hui des guillemets et je ne suis pourtant leur ennemi. Le chien s’en trouve : amis ou ennemis. Je ne sais, je ne parle pas chien. Enfin, il trouve quand même les traces d’autres copains. Sent leur urine, même après la bruine. Métaphore ? Accalmie, on croise des gens, d’autres laisses, d’autres « fidèles » amis au bout de la même corde. Liberté, j’écris ton « non ». Civilité oblige et distributeur tombant à propos, je me saisis d’une Toutounette, me sens aussi débile que le nom de ce plastique pourtant utile qui n’a rien de Bertrand… Pas Xavier (futile ?), le chanteur belge… Toute petite la planète ! Et grosses sont ses déjections.
Le bougre -mon cavalier- va bien finir par lâcher une humeur qui confortera la mienne… Non, nous revenons à la maison et suis malgré tout de bonne humeur. Et je repense alors à Schopenhauer ou à Desproges : « plus j’ai appris à connaître les hommes, plus j’ai aimé mon chien. ». Ce dernier a finalement décidé de lâcher une caisse à la maison. Je n’en ferai pas un pataquès mais un patati patata ! Le voilà. Heureusement, il y avait des lingettes, tout comme celles qui essuieront les écrans de nos écrans de vote. Elles offriront ce dimanche un nouvel écrin aux méritants… Mais de quoi ? D’avoir été de bons toutous ?
Vive l’Europe, j'irai voter avec ce chien qui désormais me garde... juste pour un dimanche d'élections.
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