Pleins les oreilles et les yeux, un point c’est tout…
La tournée mondiale de Genesis est passée par Paris hier soir devant 55 000 fans que le prix des places n'avait pas refoulé. Une formidable machine, des hits planétaires, des effets grandioses... tout était là pour faire vibrer les aficionados d'un rock progressif devenu par trop FM, départ de Peter Gabriel oblige. Malgré la puissance indéniable de l'interprétation (trop stricte pour du live) et l’enthousiasme du leader Phil Collins, la magie n’était pas au rendez-vous.
Je veux parler de celle à jamais perdue du fabuleux concert de « The lamb lies down on Broadway ». Opéra rock qui hante encore mes souvenirs d’éternel adolescent, 30 ans après. L’ange Peter Gabriel dominait alors la scène grâce à un jeu à la fois théâtral et poétique. L’imaginaire se complaisait à y flotter au gré des phantasmes d’un groupe à la fraîcheur et la créativité communicatives.
Oui la nostalgie n’est plus ce qu’elle était et Genesis ne porte plus très bien son nom… Malgré tout un bon concert, mais la machine à remonter le temps avait plutôt le goût d’une Buckler que celui d’un élixir de Jouvence.
Et hier soir à Lyon. Difficile en effet de ressusciter la magie d'un groupe commis dans la soupe FM, officiellement mort au début des années 1990. C'était cependant un bien beau spectacle, plus puissant et charnel que les prestations du Genesis des années 1980. Quelle chance inouïe d'avoir pu assister à la tournée de The Lamb (ce qui me fait penser que le bonheur se mesure par comparaison, souvent)!
Rédigé par : Richard | 14 juillet 2007 à 01:38
Merci Richard pour ce commentaire... Il est vrai que j'ai eu beaucoup de chance d'assister au concert de The Lamb... Cela date quand même un peu, j'ai pris des rides alors que l'album pas du tout ! Si le bonheur se mesure par comparaison, j'ai eu aussi le sentiment qu'il se mesure aussi au ressenti de l'instant présent, un instant qui perdure encore.
A bientôt (heureusement que le concert s'est terminé sur carpet crawlers !)
Rédigé par : Pascal | 14 juillet 2007 à 11:02
Un mois plus tard, retour sur ce samedi 30 juin 2007 et ce concert de Genesis au Parc des Princes, avec mon vieux pote-pote Paquito. Tribune présidentielle D bleu, un des meilleurs emplacements, merci Pascal !
A part les 2 ou 3 premiers albums avec Peter Gabriel, Genesis n’est ni un des meilleurs groupes du monde ni un de mes groupes préférés et ça démarre si mollement que j’ai le loisir de repenser à la soirée de la veille chez des amis à Bailly où je suis resté un long moment à regarder un magnolia éclairé dans la nuit pluvieuse.
J’étais juste sorti fumer une cigarette, laissant le brouhaha de la soirée me parvenir par la porte-fenêtre entrebâillée, mais je suis resté dehors bien plus que le temps d’une cigarette. La lumière du lampadaire de la rue lançait des milliers d'étoiles sur les larges feuilles aux reflets luisants.
Est-ce le contraste entre le calme mouillé d’hier et les milliers de vieux jeunes comme moi rassemblés ici avec des lunettes branchées et des pulls sur les épaules ? En tout cas, le haïku qui n’arrivait pas à sortir hier dans la fine pluie nocturne de Bailly s’invite presque sans heurts sous mon stylo alors que Phil Collins fait des grimaces sur l’écran géant.
Pluie tranquille (静かな雨 - Shizukana ame)
Cliquette sur chaque feuille
du magnolia éclairé
la pluie d’été.
Et puis, après trois chansons, celui-ci :
Chanson d’hier (明日の歌 - Ashita no uta )
Le vieux chanteur
chante enfin
les vieilles chansons.
Merci, Pascal, pour cette bonne soirée.
DoG
Rédigé par : Dominique Guillerm | 28 juillet 2007 à 02:40