Ségoismes et « Royal » canins
Notre petit monde va bientôt rentrer dans sa période ovale et la quête de l’essai va bientôt enflammer nos stades d’une belle ferveur bleue. Dans la série tout essai mérité d’être transformé, évoquons ici ces essais politiques qui décryptent et dissèquent l’échec de Ségolène Royal.
La meute s’est lâchée, comme si de cette mêlée rose, personne ne devait sortir indemne, à commencer par le ballon lui-même, métaphore d’une rose qui se pique au jeu de ses propres épines. Les titres parlent d’eux-mêmes. Après les « coulisses d’une défaite » de Christian Courcol et Thierry Mazure et « la femme fatale » de Raphaëlle Bacqué et Ariane Chemin, parus au début de l’été et dont les auteurs sont journalistes ; place en septembre à quelques éminences du PS : « la défaite en chantant » de Claude Allègre, « au revoir Royal » de Marie-Noëlle Lienemann, « en quête de la gauche » de Jean-Luc Ménanchon, « désert d’avenir ? » de Guillaume Bachelay… Ségolène Royal elle-même nous promet également pour octobre « une étrange défaite »… cela promet !
Qui aura le temps de lire tout ça ? les militants socialistes, les étudiants de Science Po, les pros du benchmark politique ? Devant cet étalage, on se dit qu’une compile aurait largement suffi… plutôt que de sacrifier autant de papier sur l’autel de la vanité et de la rédemption.
Dérisoire bibliothèque rose que celle-ci qui résume le PS à un Post Scriptum stigmatisant une direction qui ne sait plus quel cap prendre : vers des roses bobos, des oranges trop pressés, des rouges bien sanguins, des verts dénaturés… et avec quel équipage ?
Il paraît que ce sont les vainqueurs qui écrivent l’histoire, là ce sont les perdants qui nous racontent des histoires... Quand l’art de pilonner mène droit ou plutôt gauchement au pilon... électoral encore. Tant mieux pour nos idées !
P.S. (!) : n'oublions pas également "qui connait madame Royal" d'Eric Besson.
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