Des clowns et des clones... en prime time.
C'est un billet d'humeur ! A l'heure où Secret Story installe son addiction estivale, rêver des plages abandonnées de Saint-Tropez. On peut parfois y faire de drôles de rencontres. L'imaginaire a voulu que j'y croise un jour ou peut-être une nuit, les sculptures rigolardes, clownesques et clonesques de Yue Minjunn, l'un des artistes les plus influents de ce que l'on appelle joliment l’école du réalisme cynique en Chine.
De quoi rire jaune (facile !) me direz-vous, en effet devant une telle armada de sculptures identiques, riant pareillement. Belle succession à la parade de "moi" hilares venue d'un pays où l'égo se noie dans un égalitarisme forcé, mais où pourtant les personnalités commencent à s'affirmer... à condition de ne pas dépasser les bornes.
Le rire, comme tout le monde le sait, est le propre de l'homme. Pour Kant, c'est aussi une défense, et pour les hyènes, un ricanement qui se moquerait bien de notre fameux misanthrope Alceste retournant à son désert pour se retrouver face à lui-même, en l'occurrence ici une plage tropézienne... Avec les zygomatiques sino body buildés que nous présente Yue Minjunn, le rire devient un exercice imposé dont l'éclat nous interpelle.
Cette armée d'avatars ou comique troupier en riant d'elle-même, se rit de tout. En ce sens, oui Yue Minjunn vaut bien qu'il se reproduise à l'infini pour nous faire infiniment rire de tout système à pensée et rire uniques. Après le règne de l'auto critique, l'avènement de l'auto dérision... après le parti unique, le parti d'en rire.
Cette ironie à la chinoise valait bien un petit détour. Ne serait-ce que pour l'opposer à d'autres formes d'aliénation et surtout de nivellement par le bas... Personnellement, je préfère méditer ce soir devant les statues de Yue Minjunn plutôt que devant les anti héros de Secret Story qui n'inspirent que des larmes, certes de crocodile...L'art est une harmonie parallèle à la réalité disait Cézanne, la télé réalité n'est que l'art de mettre en scène l'être et le néant (Merci Sartre !).
Plutôt que faire le bonheur de tout le monde, faire le bonheur de chacun (Boris Vian)...
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