C’est de la… bombe !
Durant trois ans, Alain-Dominique Gallizia, architecte et collectionneur passionné a fait appel à 150 artistes taggeurs et graffeurs du monde entier pour concevoir cette collection dans son atelier de Boulogne-Billancourt.
300 toiles de même format et sur le même thème ont été réalisées pour former le plus important témoignage de cet art éphémère sur plus de trois générations.
Avec leurs bombes de peinture (au minimum huit) les princes de l’art sauvage se sont ainsi « lâchés » sur deux toiles présentées accolées : à gauche leur nom, à droite la thématique de l’amour. Pas facile pour eux de parler d’amour, confie l’architecte boulonnais, ils ont cependant joué le jeu avec cœur !
L’architecte est le premier artiste des rues mais il n’est plus le seul confie Alain-Dominique Gallizia. A coté de ses constructions, dont il doit signer les murs pour l’éternité, fleurissent désormais les nouveaux supports d’un art inscrit de manière sauvage et voué à la destruction.
"J’ai souhaité réparer cette injustice en offrant, par une simple toile, un support durable à ces artistes d’un nouveau genre."
A chacun son style graphique, sa calligraphie, ses couleurs, sa signature… la créativité est bien au rendez-vous éclectique, débridée, insoumise… toujours unique.
Il s’agit bien là d’un monde à part que le collectionneur compare à l’univers chevaleresque où chaque artiste a son propre écu (logo), où il règne une véritable aristocratie fondée sur le respect et l’adoubement des pairs… on ne « toye » pas impunément le tag ou le graff d’un maître.
Reste qu’avec ce pari d’exposer au Grand Palais, ce mode d'expression du XXème siècle acquiert toutes ses lettres de noblesse : au sens propre comme figuré ! Une contre culture devenue culture, controversée comme toujours dans l’éternelle querelle qui règne entre les anciens et les modernes… mais dont les jeunes se moquent, ils étaient majoritaires hier soir au Grand Palais.
Souvenir personnel de journaliste rock : cette fabuleuse tournée des Clash dont cet extraordinaire concert à Mogador en 1981 avec Futura 2000 qui bombait une gigantesque toile derrière le groupe. Il expose aujourd’hui ses toiles dans le monde entier… Quant au fantôme de Basquiat, il continue d’hanter les plus belles collections d’art contemporain. L’art urbain est vraiment devenu très… urbain ! Pourvu qu’il préserve toute son authenticité.
GRAND PALAIS - PARIS
AV. WINSTON CHURCHILL
GALERIE SUD.EST -
PORTE H
DE 11H À 19H
PROLONGATION EXCEPTIONNELLE JUSQU'AU 3 MAI, NOCTURNE LE MERCREDI JUSQU'À 23H
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