Le blog de Pascal Fournier

La Valse du singe : 4ème de couverture.

La Valse du singe : présentation et "pitch".

Le roman cruel, jubilatoire et satirique des coulisses de la vie politique française, quand elle devient l'enjeu des passions humaines les plus viles. Toute ressemblance avec des situations existantes n'est pas fortuite.

La Valse du singe : la couverture

 

 

Alexandre Vialatte : à défaut d'avoir été, incontournable cet été !

C'est ainsi qu'Alexandre est toujours grand !

 
Plus d'un mois que je re découvre Alexandre Vialatte, son humour décalé et surtout son extraordinaire maîtrise d'une langue qu'il tourne sept fois dans tous les sens d'une érudition jubilatoire. Jubilatoire j'ai encore laché le mot ! Voilà un auteur qui ose, critique, se réinvente avec ingéniosité à chaque chronique et roman. Incontestablement Alexandre est bien le plus "grand" des auteurs du XXème siècle même s'il se dit lui-même "un écrivain notoirement méconnu". Ce qui ne lui empêche pas d'ajouter "Sauf erreur, je ne me trompe jamais." A bon entendeur.

"Pourquoi rester n'importe qui alors qu'en connaissant vos ressources profondes rien ne vous empêche de devenir n'importe quoi ! » C'est ce que je me dis tous les jours ! N'importe comment sur une plage, dans son lit ou sur le perron de la mairie, quelle délectation que de savourer "les Fruits du Congo", de s'élever avec ces superbes "Chroniques de la Montagne", de plonger dans le non sens avec "l'éloge du homard et autres insectes utiles"... Pour les amateurs d'exotisme, les "proverbes bantoux méritent le voyage : "Qui rit sous l'oukoumé pleure sous l'acajou", à méditer !  On pourra également relire Kafka dont il fut le génial traducteur et donc l'ambassadeur.

Que serait la plume sans le goudron qui va avec pour faire référence à Lucky Luke.

« L'homme n'est que poussière... c'est dire l'importance du plumeau ! »... Sachons balayer devant notre porte. Quel bonheur d'avoir Vialatte comme coach !

 

Boulogne-Billancourt, parution du livre-guide et superbe préface de Frédéric Ferney.

Page après page, un guide à suivre.

Boulogne-Billancourt fait aussi sa rentrée littéraire ! Edité conjointement par le Ministère de la Culture et de la Communication, par la Ville de Boulogne-Billancourt et les Editions du Patrimoine, "Boulogne-Billancourt, le Guide" sort en librairie le 17 septembre prochain.

Un tour de la ville en mots et en images, une invitation à (re)découvrir ses musées, ses monuments et de flâner dans ses rues où se croisent toutes les histoires avec un grand ou un petit h. Un nouveau rendez-vous à ne pas manquer avec cette "ville d'art et d'histoire", fière de ce label dont ce livre est la plus belle des vitrines.

Un grand merci également au journaliste écrivain Frédéric Ferney qui nous a fait l'amitié d'écrire la préface avec toute l'érudition et le talent que nous lui connaissons.

L'occasion également de rappeler que sa web tv littéraire "le bateau libre" est enregistrée au Cap Seguin et qu'elle est devenue le rendez-vous incontournable des amoureux des mots et des lettres.

En exclusivité, je vous invite à lire cette préface... balade littéraire dans un Boulogne-Billancourt, source de tant d'inspirations et de... respirations.

A BOULOGNE COMME SI C'ETAIT DIMANCHE

par Frédéric FERNEY

  «Je respire l’air de Boulogne comme si c’était dimanche ».                                                       (Lettre de Charles-Albert Cingria à Henry Kahnweiler, 1927).

Il n’y a pas la mer à Boulogne.

Si pourtant ! A certaines heures, par beau temps, vue du bateau-restaurant « La Passerelle-Cap Seguin », quai Le Gallo, la Seine se rêve bleue comme un océan. Les mouettes devinent des poissons d’or dans le ciel – avec leur capuchon noir sur leur robe blanche, elles n’y voient que du bleu ! Un peu plus haut, le paquebot de l’Ile Seguin est une épave, un vestige, une relique prolétaire, oubliée de la houle et dépecée par les requins.

Assis à une terrasse sur la berge, entre le pont de Saint-Cloud et le Pont de Sèvres, il suffit d’un ou deux verres de Chardonnay, peut-être trois, devant une friture d’éperlans (nous ne sommes pas des mouettes !) pour s’imaginer au bord de la mer, je le jure.

Comme si c’était dimanche.

De Boulogne beaucoup de Parisiens ne connaissent que le Bois, qui n’est pas dans Paris, et qui n’est pas à Boulogne - l’Etat français en fit concession à la Ville de Paris en 1852 pour le transformer un lieu de promenade. Heureuse disposition qui, quelques années plus tard, incita les Charles Swann à de fringants rendez-vous avec leur Odette, avant de permettre à des générations de jeunes gens de connaître leur premier baiser du côté de la Grande Cascade.

Comme si c’était dimanche.

Avant les dames, il y eut les sangliers et les loups.

J’y pense souvent quand je coupe à travers le Bois vers la plaine de Longchamp. C’est Philippe-Auguste qui incorpora la forêt de Rouvray au domaine royal pour y chasser. Sous le règne de Philippe le Bel, l’ancien hameau des Menus devint Boulogne-la-Petite, puis l’ancienne forêt de Rouvray, par un édit de 1469, prit enfin le nom de Bois de Boulogne.

Quant à la lande de Billancourt, ce fut jadis le royaume des lièvres et le repaire de la canaille. Aujourd’hui, il faut tout de même un effort pour imaginer que la rue des Princes et la rue Denfert-Rochereau sont d’anciens chemins de ronde où, de loin en loin, se balançaient au bout d’une corde brigands et braconniers.

Comme si c’était dimanche.

Il court sur Boulogne un renom de peuple et de jardin, d’art nouveau et d’industrie.

Louis XIV qui fut le premier banlieusard a fait des émules : déjà, avant l’extension de Paris vers l’ouest, conduite par le baron Hausmann sous Napoléon III, les bourgeois à la mode s’installent sur la route de Versailles, imitant les grands seigneurs, pas tous méchants hommes : Cambacérès, Mollien, le comte de Réal, sous le Consulat et l’Empire, puis le duc de Morny ou le baron James de Rothschild.

Au début des années vingt, Henry Kahnweiler, le marchand des cubistes, s’installe au 12 rue de la Mairie dans une ample demeure où, chaque dimanche, il reçoit ses amis, artistes, poètes et musiciens : Braque, Lipchitz, Erik Satie, Artaud, Max Jacob, Tzara, Desnos, Man Ray, Diaghilev, Malraux, Charles-Albert Cingria ou Juan Gris (qui a son atelier à deux pas). Les « dimanches de Boulogne » cesseront à la mort de Juan Gris, en 1927.

Comme si ce n’était plus dimanche. 

C’était avant l’invention du week-end. A l’époque, on croisait  des moutons et des poules à tout coin de rue. « Tous les dimanches matin de très bonne heure, on peut voir le Roi-Soleil en bicyclette se rendre dans son jardinet », plaisantait Blaise Cendrars, avec son oeil de saurien parodique, lui qui dans sa jeunesse sillonna la banlieue en tous sens, sur sa bécane. Un omnibus à cheval reliait Boulogne à la Place Saint-Sulpice, à Paris  - celui que prit longtemps Georges Sorel, « l’ermite de Boulogne », l’inventeur du syndicalisme nietzschéen, le théoricien de la foule, pour s’engueuler avec Péguy et Romain Rolland, aux « Cahiers de la Quinzaine ».

Comme si c’était dimanche.

Longtemps Boulogne fut peuplée de blanchisseuses, de vignerons, d’horticulteurs. A l’orée du siècle s’invitèrent des artistes qui plantaient leur chevalet parmi les coquelicots de l’Ile Seguin, des émigrés russes, des érudits comme Paul Marmottan ou Salomon Reinach. Et puis un jour, une rumeur mécanique enfla dans la ville qui devait aboutir à la naissance de la 4CV, en 1945. Finie la pastorale !

Cendrars, encore lui, et son ami Fernand Léger, autre Boulonnais du dimanche, ont su capter cette beauté nouvelle – laborieuse, mécanique, meurtrière. Les premiers tanks sont nés à Boulogne ; les usines chassèrent les guinguettes, les bals, les orgues de barbarie ; l’odeur d’aubépine et de linge frais se dissipa dans les fumées.

Il était temps de troquer les odes aux rossignols contre un hymne à l’aéroplane. Avec la Grande Guerre, on quitta furieusement le XIXe siècle, à tombeau ouvert, dans une automobile de Monsieur Renault.

Comme si c’était dimanche.

Et voilà !

Ce sont les deux visages de Boulogne : d’un côté la ville ouvrière, celle que Sartre ne voulait pas désespérer, de l’autre la ville artiste et résidentielle qui perdure.

A Venise, les pigeons marchent, et les lions volent. A Boulogne, dans l’Espace Albert Kahn, les jardins sont une planète, les livres sont des arbres, comme si l’on pouvait consulter les archives de la Nature.

Enfin, je n’oublie pas que c’est dans les studios de cinéma de Boulogne-Billancourt que furent créés deux de mes films préférés : le « Napoléon » d’Abel Gance et « La Grande Illusion » de Jean Renoir.

Comme si c'était dimanche.

Boulogne-Billancourt, le Guide. Editions du Patrimoine. Prix : 12 euros.
Diffusion : librairies boulonnaises : Périples 2, Fnac, Des souris et des livres, Folie de lire et librairies parisiennes.

Une histoire de France d'Alain Minc

Quelle histoire !

Il fallait oser ainsi aller "braconner" sur les terres des historiens pour se livrer à un exercice en apparence impossible : revisiter l'histoire de France en moins de 500 pages. Mais pour Alain Minc, impossible n'est évidemment pas français, en témoigne cette promenade érudite dans notre passé et ses chemins de traverse jusqu'à nos spécificités contemporaines.

Un beau roman, surtout une belle histoire qui fait voyager le lecteur de 45 avant J.C. jusqu'au 6 mai 2007, date de l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République. Illustrant le passé par le présent, remodelant la hiérarchie des faits, zoomant avec maestria sur les points de bascule de notre roman national, Alain Minc se promène dans l'histoire avec audace, guidant son lecteur hors des sentiers battus, là où l'objectivité et la subjectivité se livrent à une partie de ping-pong des plus étourdissante.

Hier soir encore, lors d'un dîner estival, j'évoquais cet extraordinaire voyage littéraire dont je venais de revenir quelque peu jet lagé ... Un convive proposa alors un petit jeu provocateur : trouver une nouvelle date pour célébrer la fête nationale. Sa suggestion : l'avènement de Louis XI qui permit à la France de devenir, comme l'écrit Alain Minc "une puissance sans égale et dont les territoires formaient un ensemble cohérent et quasi unitaire". Le débat s'ensuivit autour de ce symbole de la république qu'est la fête nationale; puis autour de ce roi rusé et machiavélique dont Alain Minc voit en Mitterrand, l'ultime incarnation... 

Quelle histoire ! La nôtre... à lire, revisiter et à méditer.

Une histoire de France, Alain Minc (Grasset). 21,90 euros.

Paul Landowski – l’œuvre sculpté par Michèle Lefrançois.

L’œuvre de toute une vie et des chefs d’œuvre éternels.

Conservateur à Boulogne-Billancourt du musée jardin Landowski et du musée des Années 30, c’est devant un auditoire venu en nombre que Michèle Lefrançois donnait hier une conférence passionnante sur l’un des artistes boulonnais les plus connus du monde entier : Paul Landowski. A l’issue de cette conférence, Michèle Lefrançois dédicaça avec cette humilité que confère le talent, son imposant ouvrage dédié au grand sculpteur, cet humaniste ouvert à toutes les spiritualités qui fait la fierté de Boulogne-Billancourt.

Paul Landowski (1875-1961) est un artiste majeur du XXe siècle. Sa production, alimentée par la commande publique et privée, s'est poursuivie sur plus d'un demi-siècle. Auteur de monuments de réputation mondiale comme le Christ rédempteur de Rio de Janeiro, la statue de Sun Yat Sen à Nankin ou le Mur de la Réformation à Genève, il a également réalisé un grand nombre de monuments commémoratifs de la Grande Guerre.

A travers des sources encore inexplorées - comme son Journal, largement inédit -, Michèle Lefrançois, tout en établissant le catalogue raisonné de l'œuvre extrêmement prolifique et diversifié, nous fait découvrir un artiste en société, bien de son temps, très attaché à des valeurs humanistes. Ainsi, chaque page de cet ouvrage est un document intéressant autant l'histoire de l'art que l'histoire sociale et culturelle.

Au-delà d'une minutieuse description enrichie de la documentation relative à chaque œuvre - chaque fiche du catalogue fournit ses dimensions, les origines de sa commande et des informations de toutes sortes sur sa réalisation - c'est tout un monde artistique, intellectuel et politique qui nous est donné à observer. Le parcours d'artiste de Paul Landowski, père du musicien Marcel Landowski, nous permet de mesurer d'une manière très vivante l'évolution du goût pour la statutaire publique et privée au fil du XXe siècle.

Le texte clair de Michèle Lefrançois renseigne le lecteur sur la vie de l'artiste et fait de cet ouvrage une biographie très complète. Ce livre fait référence sur l'œuvre d'un des artistes les plus prolifiques de son temps, dont la renommée est internationale.

Paul Landowski : L'oeuvre sculpté. Michèle Lefrançois - Créaphis éditions, 38 euros.

Bernard Werber à l'espace Landowski

Imaginez un peu, beaucoup, passionnément avec Bernard Werber

Imaginez un monde uniquement peuplé de femmes, où les hommes ne sont plus qu'une légende...

Imaginez un monde où, il est interdit de se souvenir du passé, où les gens n'ont qu'un seul intérêt, le cinéma...

Imaginez un humoriste qui partirait à la recherche du lieu où naissent les blagues anonymes...

17 histoires sous forme de contes, légendes ou fables, 17 histoires fantastiques pour frémir, rêver ou sourire... A chaque lecteur, son paradis sur mesure !

Venez rencontrer Bernard Werber le vendredi 23 janvier ! L'auteur des Fourmis (éditions Albin Michel) vous présente un paradis bien à lui mais fait pour vous.

 

Vendredi 23 janvier à 19h30 (séance de dédicaces à 19h30 puis rencontre à 20h30). Espace Landowski. 28 avenue André-Morizet - Entrée libre.

Nuits blanches avec Jean-Christophe Grangé !

Grangé... aussi chaleureux que ses livres soufflent l'effroi... et le très chaud.

Les Rivières pourpres, le Serment des limbes, le Vol des cigognes, le Concile de pierre et plus récemment Miserere... personne n'échappe à Jean-Christophe Grangé, l'auteur de thrillers français dont le nom est synonyme dans le monde entier de nuits aussi agitées que blanches.

Un style efficace, percutant, un rythme endiablé évitant de se perdre dans les digressions pour mieux se noyer dans les méandres de la noirceur humaine... c'est tout cela la patte Grangé avec la passion d'écrire en plus... Un lève tôt qui nous transforme littéralement en couche tard.

Nous nous sommes connus quelques années avant qu'il fasse voler ses cigognes vers le succès. Il était alors grand reporter et parcourait le monde entier à la recherche de mondes inconnus... autant de découvertes qui trouvaient leur place dans les plus grands magazines mais aussi dans certaines publications dont j'avais la reponsabilité.

Jean-Christophe m'a fait l'amitié de répondre à notre invitation au salon du livre de Boulogne-Billancourt... Il est resté le même aussi chaleureux que talentueux.

Quant à ses livres... chaque homme a peut-être un Dorian Gray ou un Mr Hyde qui sommeille en lui... J.-C. Grangé les a réveillé et il n'a pas fini de nous empêcher de dormir ! Je viens de finir Miserere, et croyez-moi même le bruit d'une page qui se tourne a quelque chose d'inquiétant.

Dictionnaire raisonné de la culture Rock, Denis Roulleau.

Il vole dans les "plumes" du Rock... et de ses propres ailes.

Belle surprise au courrier de ce matin de recevoir ce dictionnaire pas comme les autres écrit par l’un de des anciens collaborateurs de Peter Pen passé à la concurrence mais dont l’amitié a toujours été constante. Denis a en effet travaillé 6 ans à l’agence comme rédacteur… Peter Pen n’était encore qu’un enfant, et les enfants du rock qui y habitaient ne cessaient de parler musique, concerts, du dernier édito de Philippe Maneuvre et des « souvenirs, souvenirs » du fondateur quand il travaillait dans la presse musicale.

On n’écrit pas sur le rock. Mais on écrit Rock… écrit Patrick Eudeline au sujet de ce dictionnaire. Et nul doute que Denis a trempé sa plume dans les noces du riff et du verbe, puisant sa passion de toujours dans l’indémodable « Stairway to Heaven » de Led Zeppelin. Je nous revois encore débattre autour de Hunter S. Thompson, inventeur du journalisme gonzo et auteur du livre culte : la grande chasse au requin.

Merci donc pour cette somme et pour cette dédicace qui me va droit au cœur : pour Pascal, enfant du rock et du verbe, ce dictionnaire des plumes électriques.
Je te souhaite le même parcours que Jean-Christophe Grangé, dont la plume et le talent enflammèrent les plus beaux magazines de l’agence avant de blanchir les nuits de millions de lecteurs.

Denis te voilà donc auteur "raisonné"... à défaut d'être raisonnable... et tu as bien raison ! Comme le dit Nik Cohn que tu cites : "la clé d'une écriture Rock se trouve dans une attitude, dans une certaine approche, plutôt que dans le fait d'écrire ou non sur le Rock"... Et cette rock attitude ne rimera jamais avec l'habitude !

Dictionnaire raisonné de la littérature Rock, Denis Roulleau. Editions Scali, 26 euros.